
La multiplication des menaces numériques
Les cyberattaques ne sont plus réservées aux grandes entreprises ou aux administrations. Les PME sont devenues des cibles de choix pour des attaques souvent automatisées, peu coûteuses à lancer, mais aux conséquences graves. Les cybercriminels exploitent les failles les plus simples : un clic malheureux, une pièce jointe infectée ou une machine non mise à jour. Voici les types d’attaques les plus courants.
Phishing (hameçonnage)
Le phishing est la méthode la plus utilisée pour piéger les utilisateurs. Il consiste à envoyer des emails frauduleux imitant des communications légitimes (banques, fournisseurs, administrations, etc.) pour inciter l’utilisateur à cliquer sur un lien ou saisir ses identifiants.
Objectif : vol d’identifiants, installation de malware, usurpation d’identité.
Exemple concret : un collaborateur reçoit un email imitant la DGFiP lui demandant de régulariser une situation fiscale. Il clique sur un lien et saisit ses accès à son espace pro… qui sont récupérés par l’attaquant.
Prévention : formation des utilisateurs, filtres antispam, double authentification.
Ransomware (rançongiciel)
Un ransomware chiffre les fichiers de l’entreprise et demande une rançon (souvent en cryptomonnaie) pour fournir une clé de déchiffrement. Ces attaques paralysent totalement l’activité et impacte son image. Cette attaque est souvent liée à une exfiltration des données.
Objectif : extorquer une rançon en échange de la restitution des données et leur non divulgation.
Exemple concret : un employé ouvre un fichier Excel reçu d’un faux fournisseur. En quelques minutes, l’ensemble des données du serveur est chiffré. Une rançon de 200 000 € est exigée.
Prévention : sensiblisation des utilisateurs, sauvegardes régulières, mise à jour des logiciels, filtrage des pièces jointes, EDR (Endpoint Detection and Response).
Malware (logiciels malveillants)
Ce terme regroupe les logiciels conçus pour nuire : chevaux de Troie, spywares, enregistreurs de frappes, etc. Ils s’installent souvent discrètement et exfiltrent des données ou prennent le contrôle d’un système.
Objectif : espionnage, vol de données, installation de portes dérobées.
Exemple concret : un poste infecté envoie régulièrement des copies de documents clients à un serveur externe. La fuite n’est détectée qu’après plusieurs semaines.
Prévention : antivirus professionnel, supervision des flux sortants, sensibilisation des utilisateurs.
Attaques par rebond ou via partenaires
Les attaquants s’adaptent au durcissement de la sécurité dans les grandes entreprises. De plus en plus de cyberattaques ciblent les PME comme point d’entrée vers des entreprises plus grandes. Cela passe par des accès partagés, des prestataires techniques, ou l’interception de correspondances.
Objectif : infiltrer une chaîne de valeur pour frapper plus haut.
Exemple concret : un sous-traitant informatique se fait compromettre. Les attaquants accèdent ensuite aux réseaux de plusieurs clients via des outils de télémaintenance.
Prévention : segmentation réseau, cloisonnement des accès fournisseurs, audit de cybersécurité des partenaires critiques.